Ca fait 3 ans ce soir.
Et c'est la première fois depuis ce jour là que je passe la soirée seul. Je suis pas vraiment mal, je suis triste. Triste parce qu'au final, j'ai fini par abandonner l'idée de "vivre avec". Parce sue je peux pas, c'est trop lourd. Je tiens 1 heure, une journée mais j'arrive pas à vivre. Je suis triste parce que je m'y suis résigné
A t'oublier.
Oublier qui tu es, ce qu'on a vécu, ton image. Jusqu'à ton prénom.
Mais si seulement c'était aussi simple.
Plus je veux que tu n'aies jamais existé dans ma vie. Plus tu es là. Un mot, une phrase, c'est un coup de plus, une lame qui remue dans la plaie, encore. 40, 50 fois par jour.
J'aimerais t'oublier aujourd'hui, pour arrêter d'avoir mal, pour vivre de nouveau.
Je sais pas où est parti ton chemin ce jour là. Moi j'ai avancé sans toi.
Tu as tous les bons souvenirs? Tu es nostalgique des fois?
Moi j'ai pas cette chance.
Moi quand je pense à toi, si seulement j'entends ton prénom, vois ton image, j'ai mal; je souffre au fond.
En 4 mois j'ai appris à devenir plus fort, j'y suis bien arrivé.
Mais je t'aime toujours autant.
Alors si il n'y a rien à faire ici, je vais partir.
Loin. Je vais changer de vie, complètement.
Le Canada, c'est assez loin pour qu'on ne se recroise jamais non?
Changer d'environnement, de culture, de personnes, de langue, d'univers. Essayer de devenir quelqu'un, pour oublier que je n'ai été personne au moment où tu es partie.
Loin, assez loin pour enterrer tout ça. Ce sera toujours là, mais peut-être que j'arriverais mieux à me persuader que tu faisais partie d'autre chose.
J'ai décidé de partir quand un matin, en me réveillant, encore une fois, je me suis tourné pour t'embrasser après avoir rêvé que tu étais là. C'est trop, ça suffit.
Alors peut-être que je ne suis pas assez fort pour m'en sortir sans toi finalement, que je n'ai pas une faculté de changement et d'adaptation suffisante.
Et bien si je n'arrive pas à m'adapter à cette vie, cette vie s'adaptera à moi.
J'ai un peu peur de penser à la question du " si c'était à refaire ". Encore plus de sa réponse. Parce que si aujourd'hui on me met en face le bonheur que tu m'as donné, je verrais juste à quel point je suis tombé de haut.
Est-ce que tu aurais pas perdu ton temps avec moi?
Tu es arrivée trop tard dans ma vie d'ado ; trop tôt dans ma vie d'adulte.
Je suis arrivé trop tôt dans ta vie tout court.
Tu vois, j'en suis là. J'essaye de noyer ton existence, fuir le plus loin possible, le plus vite possible, éluder les questions qui dérangent.
Tu vois, j'en suis là. J'essaye de noyer ton existence, fuir le plus loin possible, le plus vite possible, éluder les questions qui dérangent.
Je suis encore plus pathétique qu'avant t'as vu?
C'est vrai, je suis plus grand surement, plus fort, sans doute plus jeune paradoxalement, et j'ai même retrouvé des rêves. J'ai récupéré tout ce que j'avais perdu, et gagné ce que je voulais.
Tout ça en échange de ton départ.
Mais maintenant que j'ai tout ça
Il me manque toi.
Alors oui, aujourd'hui je peux te le dire; j'ai eu ce que je voulais, mais je le vois maintenant
Te perdre pour ça, ça valait pas le coup.
Demain, nous aurait eu 3 ans. J'y penserai, avec l'amertume habituelle en pensant à cette histoire si belle et improbable que j'ai vu s'effondrer sans bouger. J'aurais du bouger bordel. Une histoire que tu as tué mais qui sera jamais vraiment finie à mes yeux. J'arrive pas à donner une mort définitive au nous.
Cette réalité, elle est un peu difficile à accepter pour moi.
Alors voilà, il y a 3 ans que je t'ai rencontré; toi qui aura réussi à me montrer ce que c'était que d'être heureux, d'avoir tout, de vivre pour quelqu'un, d'aimer, plus que sa propre vie.
Et de tout perdre.
Joyeux anniversaire post-mortem.
Si un jour tu reviens, tu prendras peur. J'angoisse en voyant que je t'ai promis une vérité.
Je suis vraiment parti pour t'aimer toute ma vie au fond.
Et des fois, comme ce soir, je me demande.
Dis, toi, est ce que tu te souviens,
Il y a longtemps,
À un moment;
Comme nous étions heureux?
Quand nous étions deux.