Les partiels sont enfin terminés.
Cette semaine affreuse, durant laquelle j'ai enchaîné les échecs et accumulé l'incompréhension, est derrière.
Tout le monde sait que je suis du genre à prendre un bon départ.
En course, la seule chose que j'aie pour moi est mon départ.
Au go, mon point fort c'est le fuseki.
En cours, c'est le démarrage.
Alors que faire quand le démarrage part littéralement en couilles?
Moi, je sais pas.
J'ai pas su, parce que sans avoir oublié ce que c'était d'échouer, j'avais oublié les sensations que cela procure. Combien ça tire vers le bas, ça enveloppe l'esprit d'un voile; et combien on pense ne plus avoir d'issue.
Alors me sentant perdu, j'ai agis instinctivement.
Je me suis accroché.
Et j'ai tout fait pour me raccrocher au bord.
Je pense que j'ai pu limiter les dégâts de cette façon.
J'ai peut-être développé une trop grande confiance en mes capacités; j'ai surement nourri un égo qui est devenu plus important qu'il ne l'aurait du. J'ai sans aucun doute cru que tout m'était dû.
Et bien sur tout ce que j'ai changé, si je dois avouer un échec apparent, c'est celui ci.
En devenant fort, en croyant à tort devenir trop fort, j'avais complètement étouffé ce qu'il reste dessous, si les choses vont mal. La chose qui, auparavant, avait toujours été celle qui me permettait de m'en sortir; blessé, mais encore en état d'avancer. Mes ressources.
Pourquoi j'ai renié mes ressources? J'ai pensé que je n'en aurais plus besoin. J'ai pensé que j'avais assez échoué pour une vie, que j'avais assez souffert l'année dernière. J'ai eu tout faux, parce qu'en reniant la petite lumière qui reste au fond quand tout s'éteint
J'ai cherché à tuer ce qui, dans une autre vie, définissait qui j'étais.
Le prix, je le payerai certainement. Je dis adieu à ma mention. Je viens de mettre en danger mon départ; des mois d'efforts, par négligence. Je ne veux pas me voir retirer ça, je veux partir.
Et j'ai peur de perdre une fois de plus la chose la plus chère à mes yeux.
Mais cette fois, au moins, quand ça a commencé à partir en couilles
J'ai tout fait pour essayer de renverser la vapeur
Et peut-être que je ne suis pas arrivé trop en retard; peut-être que je suis arrivé à sauver l'essentiel.
J'espère.
J'ai compris ces derniers jours que j'étais toujours aussi faillible, que j'avais toujours autant de faiblesses que j'ai en vain essayées de cacher, jusqu'à les oublier moi-même. Désormais, il faut que je ravale cet orgueil, que j'ampute mon égo de ce qui l'encombre.
Et que j'attende.
C'est les vacances.
La fin de quelque chose, et si je pars au final; le suspens pour beaucoup d'autres. Retourner en Irlande est ma façon à moi de faire le lien entre le passé et mon présent; de poser une conclusion partielle sur une partie de ma vie. Une partie, parce que je n'ai pas prévu de finir mon existence en prenant ces avions.
Je suis heureux aujourd'hui, mais le prix que je m'apprête à payer pour redevenir libre est relativement cher. Mais bordel de merde, la liberté en vaut le coup, non? J'ai le droit depuis un moment de retrouver le contrôle total de mon esprit et de mes sentiments. Et c'est pour ça que j'espère être accueilli à Toronto l'année prochaine; parce que c'est l'outil qui me manque pour récupérer ce que j'ai perdu.
Je vais avoir du mal, du mal à laisser ma famille qui a besoin de moi.
Laisser mes amis; le petit frère qui s'en va; comme toute première fois, ça fait peur. A moi en tout cas.
Laisser mon ami d'enfance, avec qui j'ai eu la chance ces dernières semaines de récupérer le temps qu'on avait perdu quand j'étais au Puy, et même un peu l'année dernière. On est liés, plus aujourd'hui que jamais; et j'espère qu'il réalisera ses projets. Si tu me lis mec, bonne chance pour tes oraux, j'ai confiance en toi; comme toujours. Laisser Ricky aussi, que j'ai peur de laisser derrière et qui m'aura offert assez de rire cette année pour en venir à oublier au quotidien le mal qui me rongeait encore au début.
Laisser derrière la fille que j'aimais, que j'ai aimé; car il est temps.
J'ai fait mon deuil. J'ai toujours mal. J'ai atteint un état de stabilité où je pense toujours à toi pareil, aux mêmes moments, de la même façon. Je suppose que je n'aurai jamais la force de regarder des photos de nous. C'est un fait, je ne peux pas effacer tous mes sentiments. Mais j'aimerais, et je dis bien juste j'aimerais, que quelqu'un vienne me prouver mon erreur. Je suis prêt à ce qu'une fille vienne consolider mes convictions.
Je veux pas de promesses, je veux pas de projets. Je veux juste une main à tenir. J’espère l'an prochain avoir ce hasard, de rencontrer un fille pour qui j'aurais des papillons dans le bide, pour qui ce qu'il reste de mon cœur reprendrait de la couleur.
C'est pas un besoin.
C'est une envie.
Et ça, ça change vraiment tout.
Parce que pour moi c'est un choix de pouvoir décider d'éprouver quelque chose pour quelqu'un. Je ne suis plus tributaire des séquelles, je n'ai plus à attendre pour je ne sais quel principe. T'as attendu toi? Je crois que moi je l'ai assez fait.
On m'a dit que je parlais encore trop de toi ici. C'est surement parce que j'en parle pas ailleurs, et qu'il me reste de la colère à déverser de temps en temps. Le fait que je ne rentre pas dans un état d'indifférence envers toi, c'est la preuve qu'il me reste des sentiments. J'arrive pas vraiment à définir leur nature. Les opposés s'attirent. Une chose qui est certaine, c'est qu'en acceptant de passer à autre chose, ça complète le changement. Il ne manque plus que l'acte.
Car dans le fond, je pourrai trouver toutes les excuses du monde, les études, les perspectives, toi.
La vraie raison c'est que j'en rêve.
Et je lâcherai pas un seul rêve de plus, jamais.
Jamais.
https://www.youtube.com/watch?v=KRaWnd3LJfs
Tuesday, May 20, 2014
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