Monday, July 7, 2014

Whatever 7/7 2

C'est les vacances. Il pleut. J'ai mes billets d'avion.
Il me reste à peine deux mois avant de partir.
Ça va.

Aujourd'hui c'est ton anniversaire.
Et tu ne sais pas ce qui se passe ici.
T'as aucune idée de tout ce que j'ai vécu en un an et demi, des choses biens, des mauvais moments, des réussites, de l'échec, des efforts. Des amis. Du go. Des filles.

T'as aucune idée parce que tu t'es relevée tout de suite. Parce que tu as retrouvé quelqu'un tout de suite. Parce que tu as fais ton choix, tu as assumé ta position, et tu m'as imposé un dénouement.

J'aurais pu m'y opposer.

Il y a des dizaines de choses que je regrette, qui me suivent, qui m'ont formées et qui restent avec moi, aujourd'hui encore; alors qu'elles n'ont plus de sens pour toi. Je me suis frappé longtemps avec un bâton qui personne ne me tendais. J'avais pas la force, pas le courage, pas l'objectivité de regarder au-delà. Et j'étais fatigué, je l'admet aujourd'hui, d'une relation qui s’essoufflait et qui produisait plus de tristesse que de bonheur.

J'aurais du m'y opposer.

J'avais toujours cette possibilité de dire non et de me battre. J'avais pas ce qu'il fallait, mais jamais avant je n'avais abandonné quoi que ce soit sous prétexte que c'était perdu. J'ai lâché prise, je t'ai rendu ta liberté, j'ai accepté de te perdre.
Jamais je n'accepte de perdre.

C'est facile, rétrospectivement, de distribuer le blâme; de revoir les décisions prises. Parce que la douleur n'est plus maître de la situation, parce que j'ai grandi, parce que j'ai appris à faire avec. C'est facile, et je n'en étais simplement pas capable à l'époque.

Mais je t'aimais, et rien que pour ça, rien que pour cette petite chose au fond de moi;
J'aurais du me battre.

Et c'est quelque chose que je n'ai pas fait, et si on y réfléchit bien, que je ne faisais plus depuis un moment quand tu es partie. Ça faisait longtemps que j'avais abandonné l'idée de me battre pour toi et que je m'en remettais à la pitié, parce que j'étais pitoyable. Tu as contribué à ça. Et j'ai eu tort de ne pas essayer.
Pas pour toi, car au final, tu serais partie pareil; et j'aurais pas eu mon mot à dire non plus;
Mais pour moi.

Pour me relever plus rapidement, pour avancer plus vite.
Et peut-être pour t'en vouloir avant de te pardonner;


Et pas l'inverse.


Félicitations pour ton BAC, félicitations pour ta vie, félicitations pour ce que tu veux.

Aujourd'hui, quand je pense à toi; le seul mot qui me vient en tête après ce que j'ai gâché, ce que t'as gâché, ce qu'on a gâché; c'est

Whatever.


Joyeux anniversaire Emma.