Tuesday, December 10, 2013

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Ça va faire 9 mois.
Ça va faire 9 mois et les choses ont enfin réussies à aller.
Ou plutôt, ça fait 9 mois, et j'ai enfin accepter d'admettre que les choses vont bien, et qu'elles iraient bien pendant un petit moment.
J'ai la sensation que tous les changements ont été effectués. Qu'ils aient été nécessaires ou facultatifs, imposés inconsciemment; qu'ils soient physiques, psychologiques, environnementaux, comportementaux; j'ai le sentiment que j'ai atteint un point où tout ce que j'ai construis en 9 mois, tout ce que j'ai fait, cette vie que j'ai modelée avec l'aide de mes proches; j'ai l'impression que cette existence se suffit à elle-même, sans un besoin constant de puiser ses ressources essentielles dans le passé et les sentiments négatifs associés. C'est en redéfinissant légèrement ce qui n'était plus qu'il est plus simple pour ce qui est d'avoir du sens et d'obtenir un statut, même si ce n'est que de façon partielle, d'indépendance vis à vis de l'avant. 
Cela ne signifie pas l'oubli. Ça peut s'apparenter à de l'acceptation, mais ce ne serait pas vraiment exact. C'est plutôt une compréhension. Je n'oublie pas ce qui s'est passé, je n'accepte pas ce qui au fond de moi est inacceptable et autour de quoi j'ai pu rebâtir quelque chose. Mais je comprends ce qui est arrivé. Pas pourquoi, pas comment, pas vraiment quand. Mais je réalise l'acte et ce qui l'a précédé.
Je comprendrai jamais ce qui a gravité autour de tout ça. J'ai plus envie aujourd'hui, ça aurait pas de sens pour moi. Je ne suis pas de ceux qui pensent que " mieux vaut tard que jamais ". C'est quand c'est utile, ou c'est jamais. Maintenant ça ne me servirait plus à rien. Un tas de choses que tu as laissé dans ma vie ne sert plus à rien. Pas le matériel, mais les empreintes sur moi, qui j'ai été, qui je suis, qui je serai; elles prennent de la place, parce qu'il faut les cacher. Cette place, elle n'est pas, chez moi, extensible. J'ai été forcé pour les placer là de sortir ce qui y était enfermé. Un échange de caractéristiques psychologiques, de fondements de ma personnalité qui a mené à la transformation qui s'est opérée. Rien n'a changé en surface, je rigole toujours aux même blagues, je m'énerve toujours pour les mêmes choses; ce qui me rassure car prouve que j'ai retrouvé un total contrôle partiel de mes émotions; mais à l'intérieur les processus de réflexion, de réaction, de développement sont nouveaux. Il m'aura fallu des mois pour m'y adapter, en pensant les avoir créer de toutes pièces. En réalité tout était déjà là, il m'a juste été donné d'apprendre. En fait, je n'ai pas modelé qui je suis devenu, c'est qui je suis devenu qui a dicté les changements. Ça n'a pas une signification déterministe bancale, c'est qu'au lieu de savoir ce que je devais faire sans savoir vers quoi ça menait; c'est plutôt que je savais exactement à l'avance où je voulais aller; et devais trouver un chemin. Au fond, je pense que toutes les routes m'y auraient amenées. Certaines bien plus vite, d'autres grandement plus lentement. Mais c'était, en rétrospective, essentiel. Dur, dangereux parfois, mais utile. 
Ça m'a fait comprendre que lorsque l'on a un but, la réalisation de l'objectif ne se trouve pas uniquement dans le résultat final. Le chemin pris pour l'atteindre et ce qui le constitue détient aussi un rôle essentiel.
Tout comme les personnes qu'on y croise.

Et le manque qui va avec les départs.

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Je pense qu'il y a une multitude de façons de faire face à ce que j'ai traversé. Parce que ce n'est pas d'une gravité extrême et ne présente un danger que limité, le nombre de "traitements" est quasi infini. Il est en partie propre à chaque individu et, même, à chaque histoire. Mais je pense qu'il est possible de catégoriser les réactions.
J'ai vu les opposées.
J'ai vu quelqu'un qui s'est appuyé sur la notion d'espoir, sur l'avenir, la vision du futur. Quelqu'un qui a pris comme base ce qui existait, pour aller vers l'avant, en gardant le sourire pour essayer de surpasser une épreuve qui aurait du bon, pour avancer dans la vie. Une vision basée sur l'après, bâtie autour d'un noyau illuminant de notions positives, avec l'envie de voir la lumière là où quelque chose manquait.
C'est compréhensible, c'est faisable et c'est une solution viable qui, si on est capable de la suivre, présente moins de risques que d'autres je pense. C'est une bonne façon de faire.
Pas pour moi.
Je n'ai pas réussi à prendre l'espoir comme moteur, pour la simple et bonne raison que cette caractéristique chez moi ne présentait pas un rayonnement suffisant. Le passé a engloutit mon futur. Par contre, les événements ont nourri ma peine, ma colère, ma haine, ma tristesse, ma douleur, mon dégoût. A un point où cet ensemble négatif est devenu la chose la plus forte en mon sein. J'avais besoin de force pour me battre contre moi-même et mon malaise. J'ai simplement pris possession de l'arme qui me donnait le plus de chances. J'en ai fait ma base, bancale certes; mais contrairement à l'espoir qui est fragile et peut se briser à tout moment, le négatif ne risque pas d'imploser. J'ai construit autour de cette vision, j'ai commencé à redéfinir une existence en me nourrissant du mauvais.
Pour construire quelque chose de bien.
Moi je n'ai pas voulu me baser sur l'espoir, parce que j'ai essayé.
Et ça n'a pas fonctionné.
Quand un sentiment aussi fragile se brise, le risque que tout s'écroule est trop important.
Moi j'ai fait naître l'espoir de son antagoniste.
J'ai recrée le positif en puisant dans ce qui me faisait mal. Si tout explose? Ce n'est pas grave; le cœur restera intact. On ne détruit pas ce qui fait mal, on l'atténue mais jamais on ne le fait disparaître. Et je produirai de nouveau de la force, de l'espoir, du courage à partir de ce qui est douloureux.

Certains diront que l'on ne peut construire quelque chose de tangible en se basant sur la haine, la colère, ou quelque sentiment néfaste. Le mal ne gagne pas face au bien.
La vie, c'est pas un film.
Et dans la vie, c'est évident que le mal est toujours plus fort.

Et j'ai la conviction que même si ma base négative n'est pas aussi puissante que quelque chose qui repose sur l'espoir; l'espoir qui en résulte et bien plus puissant à mon sens que s'il provenait d'une base récursive.

Et je suis certain que je suis bien plus fort comme ça que ce que je ne le serais autrement.
Même si cela implique les débordements liés aux fuites du noyau.

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Désormais, après avoir eu cette impression d'atteindre un point de changement suffisant, approprié; j'ai le sentiment que la prochaine étape est de récupérer une partie de ce que j'ai laissé derrière et qui me faisait. Aujourd'hui, je suis bien plus fort qu'avant, mais j'ai laissé derrière des choses et des gens qui étaient, si ce n'est essentiels, importants dans ma vie et me procuraient ce que je n'ai plus aujourd'hui. En récupérant cela, je serai encore mieux, je sentirai d'autres manques se combler. Après avoir gravi cette petite colline, la prochaine étape c'est d'arriver à redescendre en récupérant tout ce que j'ai laissé en route.

Car c'est vrai.


Le go me manque.

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