Je veux dire, c'est une mesure temporelle, c'est assez relatif comme idée. Même si c'est quand même assez objectif. Et pourtant, quand vous êtes arrivés, j'ai juste eu l'impression de me réveiller d'une trop longue nuit, d'un rêve un peu trop réel. Tout était différent, et pourtant c'était pareil.
Les choses changent, elles évoluent, elles affectent l'environnement et la météo.
Nous on s'adapte pour s'en sortir au mieux dans le nouvel écosystème. C'est instinctif.
Nous on s'adapte pour s'en sortir au mieux dans le nouvel écosystème. C'est instinctif.
Et pourtant dans le fond, on change pas vraiment, si?
Parce que quand on s'est fait un câlin, j'ai pas été replongé en arrière, j'ai pas été nostalgique, j'ai pas senti de coupure psychologique. Vous étiez juste là, comme quand Mike était venu me voir. Vous êtes là.
Et je crois que dans le fond de mon cerveau, c'est la "normalité". Quelque part là-dedans, votre absence a été ressentie comme une anomalie, répertoriée comme une erreur qui, si elle n'était pas fatale, se devait d'être effaçée à un moment. Et quand elle a disparu, ces 5 années ne se sont pas envolées avec, mais elles sont passées au second plan. Comme si elles avaient été effecués en voulant absolument cacher un problème essentiel.
J'ai vécu depuis, j'ai grandi, j'ai eu mal; mais ça n'avait pas beaucoup d'importance. C'était moi, c'était vous.
C'était nous.
Et nous était une grosse partie de moi qui me manquait.
Quand Id est arrivé et que je vous ai vu tous les trois là, j'ai réalisé quelque chose. C'est qu'une grande partie du malaise inexplicable de ses dernières années, du problème impossible, de ce qui m'empêchait de me sentir complètement épanoui; c'était pas le manque auquel je pensais. J'ai juste pas cherché au bon endroit, j'ai pas creusé là où il fallait. C'est pour ça que je trouvais rien, et que je continuais obstinément sans plus trop de conviction.
J'ai juste été con.
Quand vous étiez là à rire devant moi, quelque chose de bizarre s'est produit. J'ai retrouvé une clef que j'avais perdue il y a trop longtemps. Bien sur, il manquait Bigo; bien sur sans lui ça ne pouvait pas être complet, mais même. J'ai senti mon coeur reprendre des couleurs. J'ai senti la vie comprendre la route. J'ai senti mon sourire s'étendre un peu plus.
Et j'en avais plus trop rien à faire du monde cette nuit là pour être honnête, j'ai laissé mon existence exister.
Et je l'ai regardée avancer toute seule sans avoir à la pousser pour la première fois depuis longtemps.
J'ai finallement réussi à retrouver le bon chemin. Pourquoi je m'en étais éloigné à la base, déjà?
Je sais plus.
J'ai oublié.
On s'en fout maintenant.
On a pu parler, on a pu rire, on a pu juste être ensemble, sans même aller chercher plus loin.
Et le lendemain, à un moment dans la voiture, j'ai oublié que j'étais là avec vous. Et quand j'ai rouvert les yeux et que j'ai regardé autour de moi, je jure que la seule chose que je me suis dite,
C'est que ce voyage était le meilleur de ma vie.
Et j'ai plus envie de continuer ce voyage sans vous.
Je suis plus fort avec vous.
Je suis juste plus heureux avec vous.
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