J'ai passé 8 mois, jour pour jour, à vivre aux côtés d'un fantôme.
Maintenant que tu es partie et qu'on m'a fait ouvert les yeux, je vois. Et je n'arrive pas à comprendre ce que je vois. Tout le long, je pensais que tu avais injecté des couleurs dans ma vie. Mais tout est rouge.
Je pensais être avec quelqu'un qui m'aimait, malgré tout ses défauts, malgré toutes ses différences,
malgré tout.
Mais aujourd'hui je compris que je n'étais qu'un jouet, une poupée. Tu as testé tes limites, tu t'es amusée, et quand tu en as eu marre, tu m'as jeté, et tu as trouvé un autre jouet. C'était comme ça avant moi. Ce sera comme ça après.
C'est ce que j'aime appeler le complexe du héros: tu ne mens pas au début. En réalité, tu préviens même de ce que tu as fait, de ce que tu vas faire de qui tu as été, et tu montres un côté fragile qui pousse à se dire qu'on peut être celui qui changera les choses.
J'y ai cru, même quand c'était fini. J'ai voulu croire qu'avec moi tu pourrais guérir, changer. Pas tout de suite, j'ai été méfiant au début, mais petit à petit, j'ai commencé à envisager que c'était possible. Que
ça pouvait fonctionner. Et à partir de là c'était terminé. Tu as pris le contrôle et tu as fait ce que tu voulais.
Pourtant tu me l'avais dit au téléphone ce soir là. Tu m'avais dit ce truc bizarre. Que tu allais me faire du mal, quoi qu'il arrive, et que tu étais désolée. J'étais prévenu. J'ai foncé dedans quand même.
Ce n'est pas la réaction de colère typique, pas la déculpabilisation que tu maîtrises si bien par la théorie comme quoi l'autre n'était pas assez bien. Parce que tu étais largement assez bien pour moi.
Dans ma tête.
L'image que tu as crée, que tu as renvoyée, elle était idéale, façonnée sur mesure pour mes besoins. Tu as le don de creuser jusqu'à découvrir ce qui manque chez quelqu'un, puis de créer une personne qui arrive à remplir parfaitement ces vides.
C'est comme ça que tu peux faire tout et n'importe quoi sans qu'on parte.
Et ça explique l'inexplicable. Ca explique qu'après chaque humiliation publique, chaque fois où tu m'as traîné dans la boue pour me montrer à quel point j'étais un déchet; qu'après les deux fois où tu m'as frappé, où tu m'as insulté et assimilé à ton violeur; même après que tu m'aies trompé plusieurs fois, avec plusieurs personnes, en quelques heures, j'étais encore là, à te pardonner. Parce que tu avais implanté dans mon cerveau l'idée que quel que soit le mal que tu pouvais me faire, je ne pouvais pas me permettre de perdre ce que tu m'apportais.
Peu importait que tu remplisses les vides avec du vomi,
moi la seule chose qui me faisait peur c'était qu'ils redeviennent vides une fois de plus.
Et c'est ça le plus grand danger, pas qu'on arrive pas à réaliser. Parce que mes amis ont tout fait pour que je sorte, pendant des mois, eux qui me connaissent mieux que moi-même - parce que ce qu'ils me disaient, je le savais aussi. Et je choisissais consciemment d'aller contre, en sachant très bien que j'allais droit au mur.
J'étais heureux de m'auto-détruire.
Quelque part, c'est fantastique que tu arrives à jouer un rôle avec le monde entier sans interruption. Ça demande une volonté et une intelligence phénoménale de placer ses pions et de les voir toujours bouger comme anticipé. J'avais la fausse impression de contrôle que tu donnes à tout le monde.
Et s'il était pas venu mercredi soir m'ouvrir les yeux, ce serait certainement toujours le cas.
Parce que lorsqu'on est pris dans tes filets, c'est tellement plus facile de souffrir pour toi et par toi que d'être heureux loin de toi.
Ta voix ce soir là, quand tu as compris que tu avais fait une petite erreur de calcul, cette froideur, ce mépris dans le timbre, l'absence totale de remords ou de regrets, et surtout, surtout, l'explosion de toutes les promesses et principes que tu avais établis, c'est là que j'ai compris, c'est là que je suis sorti.
Tu es toxique et tu es malade. Tu as souffert et tu fais souffrir les autres, voilà ta catharsis, et ça fonctionne, parce que tu sais ce que tu fais et avec qui tu le fais. Ça s'arrête pas avec moi. Et j'aurai pas la satisfaction de me dire que j'aurai enrayé l'embrayage. La seule chose que j'ai, c'est que je suis sorti.
Et ça fait mal de sortir, parce qu'il n'y a plus ce petit espoir du "et si", parce que tu ne reviendras pas demain en t'excusant et en disant que tu m'aimes, que tu es désolée, ou je ne sais quel mensonge. Pour mieux me refaire du mal le lendemain. C'est terminé maintenant.
Tu me laisses là avec des images dans la tête, des images de toi avec d'autres, des images plus claires dans mon esprit que psychologiquement supportables. J'ai les personnages, j'ai le scénario, j'ai le décor; et mes journées sont un combat permanent contre le film de ce que tu as fait.
Bien sûr que j'ai de la haine. Contre eux et contre toi. Tous les trois, vous avez décidé de me briser en toute connaissance de cause. Pour votre plaisir personnel, pour l'adrénaline que ça vous procure de mettre quelqu'un à terre.
Et vous avez réussi, je ne peux même pas me défendre. Je vis dans un cauchemar duquel je n'arrive pas à sortir depuis une semaine, et j'échoue totalement à contenir toute cette haine, ce dégoût, cette frustration.
Mais vous finirez par payer. J'en ai la certitude. Un jour vous paierez. Et si vous arrivez à vous en sortir encore et à passer à travers les mailles du filet, alors quand je me serai relevé, quand j'aurai repris assez de force,
c'est moi qui vous ferais payer,
Mais je ne suis pas inquiet, parce que la vie sait ce qu'elle fait, et un jour ou l'autre, tôt ou tard,
Vous allez tous payer.
Maintenant je dois vivre avec l'idée que j'avais prévu de faire ma vie avec quelqu'un qui n'a jamais existé, une projection de mon cerveau. Et je dois aussi comprendre comment j'en suis arrivé là. Comment j'ai pu rester à travers la violence sous toutes ses formes. A quel moment est-ce que j'ai perdu assez de respect pour moi-même au point d'accepter consciemment tout ce que tu m'as fait subir et d'en être heureux.
Comment j'ai pu croire avoir un semblant de pouvoir quand tu me tirais par des ficelles sans arrêt.
Il faut que je trouve assez d'amour-propre pour ne jamais plus accepter ça. Il faut que je brise cette boucle. Parce que si tu recommenceras à ruiner d'autres personnes pareil,
Je ne peux pas recommencer à me faire briser comme ça par quelqu'un.
Je vivrai avec tes erreurs, mais je crois au plus profond de moi que ça n'a jamais été moi le problème. Ma gentillesse, ma protection et mon amour n'ont pas à changer. Tu es juste incapable de recevoir ce genre de choses. Tu es une sociopathe gravement malade, aux sentiments inhibés et à l'admiration morbide pour ses cicatrices. Mais moi je t'ai jamais fait de mal. Et je commencerai pas maintenant.
Parce que je suis certain qu'il y a quelqu'un quelque part qui a besoin de ce que je peux lui apporter, qu'il existe une fille qui saura recevoir ce que j'ai à donner et m'offrir ce dont j'ai besoin, qui saura remplir les vides;
Et pas avec du vomi.
J'ai jamais été le problème,
Mais toi tu as un problème,
Et si toi et tes petits jouets vous avez réussi à me mettre à terre et que j'ai les dents éclatées sur le sol, je finirai par me relever, et je recommencerai à courir vers les étoiles. Et je finirai par être heureux.
Et c'est ce bonheur auquel j'ai droit,
Que tu ne connaîtras certainement jamais.
Parce que si tu crois obtenir des victoires en anéantissant les gens qui t'aiment, c'est pour fermer les yeux sur la vérité que tu as peur d'affronter, qui te rend folle à lier;
Toi tu passeras ta vie à être malheureuse.
Je suis tombé amoureux d'un monstre.
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