En fait, j'ai pas tellement l'habitude de faire attention aux dates; mais depuis quelques jours quelque chose n'allait pas, quelque chose ne tournait pas correctement. J'ai compris ce matin en regardant le calendrier.
Ça fait trois mois.
Je sais même pas si tu vas bien, si tu es heureuse, si tu as retrouvé quelqu'un avec qui tu es bien, si tu as retrouvé le goût que tu avais perdu avec moi. Moi je suis là, tout seul, à la maison, et je tourne en rond, couché sur mon lit.
C'est difficile encore.
Parfois je me demande, si tu me voyais aujourd'hui, qui je suis devenu, comment j'essaye de m'en sortir; comment tu réagirais? Est-ce que tu serais fier de voir que j'essaye tant bien que mal de rester debout, de me relever à chaque fois? Ou est-ce que tu serais triste de voir quelqu'un de différent, de ne plus ressembler tant que ça au garçon que tu as aimé?
C'est vrai que je me relève plus vite, que j'ai arrêté de pleurer pour rien, de faire ma princesse. C'est vrai, j'ai continué à faire en sorte de devenir plus dur en 3 mois; plus sombre aussi, ça va de pair. Et j'ai du mal à trouver le juste milieu.
Si j'étais mal dans ma peau, c'était simplement parce que j'avais tout ce dont j'avais besoin. Le manque que je ressentais quand tu étais là, et que j'avais tout.
C'était le manque du manque.
Aujourd'hui, ça n'arrive plus. Je ne tombe plus pour rien. Maintenant si je tombe au moins.
J'ai une bonne raison.
J'ai dit que c'était dur de ne plus pouvoir tenir ta main quand ça n'allait pas.
En réalité
C'est parce que je ne peux plus tenir ta main que ça ne va pas.
Les souvenirs se sont petit à petit transformés en un fantôme, un fantôme qui me suit, partout, tout le temps, quoi que je fasse. Toutes les minutes je pense à toi, je suis obligé de me battre contre tout le négatif; tout le temps. En me levant. En me couchant. En vivant.
J'ai appris à m'adapter, à réinscrire ma vie dans un contexte où tu n'es plus, à remodeler le quotidien autrement; en mettant tout d'un coté, et en laissant la grosse place au vide immense que je ressens à côté.
J'ai accepté ma vie sans toi.
J'ai toujours pas accepté que tu ne sois plus là.
Ça fait 3 mois Emma.
Ça fait 3 mois où je rêve de toi toutes les nuits. Encore cette nuit j'ai rêvé que tu revenais, qu'on était heureux ensemble, de nouveau. C'était quoi? La 50 ème fois? J'ai arrêté de compter à 10. Quand je me suis réveillé, j'étais pas triste, j'étais pas mal.
Parce que j'ai l'habitude.
J'ai l'habitude maintenant, j'ai appris à vivre avec ton image à chaque fois que je ferme les yeux, avec ton retour toutes les nuits et ton départ tous les matins.
J'ai simplement appris à transformer ces souffrances là en quelque chose qui m'appartient, qui permet de constituer mon monde. C'est un des piliers sur lesquels repose qui je suis aujourd'hui.
Alors non ce n'est pas agréable.
Mais c'est devenu normal.
J’espère simplement que de ton coté ce n'est pas ton cas, que tu as pu tourner la page et que je n'ai plus de place dans ton présent, à part peut-être dans tes souvenirs.
Dans mon présent, tu prends encore plus de place que quand tu étais là.
C'est vrai, je t'aime encore plus aujourd'hui que quand tu étais là. Je n'ai pas réussir à te détester, je n'ai pas réussi à t'en vouloir. C'est vrai, parfois je me suis dis que ce serait plus facile, plus simple. Mais au final ça ne fonctionne pas.
Je suis donc condamné à t'aimer encore plus, alors que tu ne m'aimes plus.
La boule au fond est toujours là, elle aussi elle fait partie du quotidien, elle aussi me donne ce qu'il faut quand je fatigue; assez de haine, de tristesse et de dégoût pour me relever quand je m'écroule.
Et pour calmer tout ça quand ça déborde.
Bah je fais un câlin à Rex.
C'est con hein?
Et pour calmer tout ça quand ça déborde.
Bah je fais un câlin à Rex.
C'est con hein?
Ma vie est pas mal, t'es juste plus là.
Aujourd'hui, c'est ça mon manque.
T'es plus là Emma.
Ça fait 3 mois.
Je m'aime pas plus qu'avant, j'accepterai jamais d'avoir été assez merdique pour pas avoir été capable de te garder heureuse. Je m'en veux, de tout ce que j'ai fait de mal, ou plutôt de tout ce que j'ai pas fait bien; et que je pourrai jamais réparer.
J'ai jamais pu tenir ma promesse que je changerai.
Sauf cette fois où j'ai pas promis.
Y'a un trou dans mon cœur, comme si on avait broyé le centre. Il bat, toujours, mais c'est froid. Tous les sentiments sont inhibés. J'ai parfois du mal à différencier les moments heureux des moments tristes tellement le manque de sensation est devenu important.
Ça a cicatrisé, tu me diras.
Mais quand ça saignait au moins
Je ressentais des choses.
Si tu veux savoir en passant un jour, j'ai réussi à valider pour semestre par miracle, avec une note presque aussi bonne qu'au premier. Je ne sais même pas comment j'ai fait. Mais en voyant ça, ça n'a pas éveillé le moindre sentiment en moi, juste une chose de plus.
Mon raisonnement est devenu linéaire; faire ce que je dois faire, passer à autre chose, sans rien ressentir.
Je sais que j'aurais des moments plus faciles, des moments plus difficiles; toujours.
Je sais qu'il faudra que je les passe, et je les passerai quand il faudra, j'y arriverai surement.
Ce matin j'ai réalisé que c'était ton anniversaire dans moins d'un mois.
Et j'ai eu peur.
Je n'ai plus peur que de ce qui te concerne aujourd'hui, c'est le seul sentiment qui est resté intact, qui n'a pas perdu en intensité.
La peur.
Peur parce que je ne sais pas comment je vais réagir, ce que je vais bien pouvoir faire. Je me rassure en me disant que j'ai le choix. Mais au final, je penserai à toi, encore un peu plus que d'habitude, et je le ferai savoir autour de toi; tout en te laissant vivre ta vie sans interférer.
Oui c'est vrai, j'aimerais savoir si ton voyage en Allemagne était sympa, si tes vacances aux Etats-unis t'ont plu, si tu es impatiente d'être en vacances, si tu es prête pour le BAC.
Je te souhaiterai un bon anniversaire.
Sans que tu le saches.
Je vais toujours œuvrer pour toi, derrière, caché, je penserai toujours à toi; je serai toujours prêt à la moindre alarme, au moindre signal, pour te récupérer si tu tombes et qu'autour de toi on estime que tu as besoin de moi. J'en doute. Et c'est justement parce que dans le doute, je resterai là.
Je serai toujours là, toute ta vie, derrière, si tu as besoin; sans jamais me montrer, sans jamais que tu le saches. Je ferai ce qu'il faut si il le faut, je le ferai bien, et je le ferai pour ne pas avoir existé à ce moment-là.
C'est mon rôle aujourd'hui, et j'y suis bien.
Je t'aime.
J'y peux rien.
J'ai décidé de te donner ça à vie.
T'y peux rien.
Je suis prêt à me battre pour ça si il le faut.
Si un jour il y a besoin.
Je suis prêt à me battre pour toi.
Je suis prêt à me battre pour ça si il le faut.
Si un jour il y a besoin.
Je suis prêt à me battre pour toi.
Ça fait déjà 3 mois Emma.
Allez, plus qu'une vie.
Tu as grandi, et je suis content d'avoir pu t'accompagner à un moment.
J'aurais aimé t'accompagner tout le long.
Mais si un jour tu as envie de refaire un bout de chemin avec moi, sache que
Je suis juste à coté.
No comments:
Post a Comment