Tu temps pour rien désormais.
Dans ma façon de te voir aussi, aujourd'hui, je m'efforce de comprendre que tu ne reviendras pas, même si mon cerveau n'arrive pas à assimiler l'idée. Il faut que je sois chaque minute à me battre contre ce mensonge facile du "elle va revenir, bientôt". Non, tu vas pas revenir; bientôt. Tu vas pas revenir tout court. Et je passe toute mon énergie pour assimiler la réalité.
Dès que quelque chose qui pourrait s'apparenter à de la joie essaye de s'exprimer, il y a ce vide, qui tire tout vers le bas, et l'image de ton sourire, pour me rappeler que non, non tu n'es plus là. Et le bonheur non plus.
Les choses ont changé dans ma tête aussi. Ma personnalité, mon caractère, mes valeurs, mes priorités.
Mes convictions.
Tu es partie en emportant mes rêves, mes projets. Tu m'as laissé là sans but, sans raison de continuer, sans quoi que ce soit pour m'accrocher.
Oui c'est vrai, il y a des matins où je me réveille, et où je regrette de m'être réveillé.
Ça arrive souvent.
La douleur s'intensifie de jour en jour. Ton prénom devient presque tabou, tes images doivent être cachées. Notre histoire, des fois je me demande ce que ça représentait pour toi ? Ce que c'est, à tes yeux aujourd'hui ?
J'ai l'impression d'être une crevure sur pattes, j'avance; mais à quoi bon? Je ressens plus les choses, j'ai plus la volonté de réussir pour être heureux.
Je sais pas si tu imagines à quel point Rex est important. Cette peluche, c'est le seul truc auquel je m'accroche, c'est mon dernier repère.
Pour les autres, pour ce monde, rien n'a changé. Alors pourquoi j'ai l'impression d'être mort, et d'avoir été traîné dans la même vie comme si rien ne s'était passé?
J'accorde plus aucune valeur à ma vie aujourd'hui Emma, je continue pour continuer, parce que c'est le plus simple, le plus facile. Mais oui, c'est vrai.
Il y a vraiment des matins où je regrette de me réveiller.
Tu sais même pas que je suis désolé, tu sais pas de quoi je suis désolé, tu sais pas que je t'aime toujours autant. Tu sais pas que j'ai l'impression de devenir un monstre pour m'adapter.
Les mots sont exagérés, mais le sentiment est bien réel. Et quand je pense à toi, j'ai juste ce goût amer de t'avoir perdu. J'ai pas ce sentiment de nostalgie avec un sourire au coin de la bouche parce qu'on a été heureux. J'ai des larmes, des larmes de rage, un sentiment d'échec, un sentiment d'inachevé; de choses que j'ai pas su dire quand j'aurais du, que j'ai pas su faire quand j'aurais pu. De t'avoir vu partir sans savoir quoi faire.
J'ai juste cette satisfaction de penser que tu es heureuse de cette façon, ça me permet de me regarder dans la glace. Mais pour voir quoi?
Une carcasse. Je suis une carcasse.
C'est trop lourd à porter comme cicatrice, c'est invisible, personne ne sait au fond le choc et les effets irréversibles que ça a, et continue de causer. Même moi, je n'arrive pas à totalement comprendre, maîtriser, ni savoir qui je deviens.
J'ai changé Emma, c'est sur. Dans les petites choses de la vie, j'ai changé.
Je t'avais dit que je supportais pas Macklemore & Ryan Lewis, j'avais même refusé de te télécharger ça à tel point c'était de la merde.
Je suis fan aujourd'hui, j'écoute ça tous les jours, tout le temps; c'est surement passé numéro 1 dans mon ipod. Tu le sauras peut-être jamais.
J'avais dit que la musique éléctronique me faisait vomir, que j'écoutais presque que du rock et du métal. Aujourd'hui, j'écoute autant de folk que de rock, et surement plus d'éléctro que de métal. Tu l'entendras surement jamais.
Je t'avais dit qu'il fallait pas fumer en soirée, que la drogue c'était pas bien, que c'était dangereux; que moi jamais je ne fumerai. Finalement, j'ai fumé aussi. Mes principes les plus ancrés ont aussi changé tu vois, mais ça tu le liras certainement jamais.
J'avais dit que je garderais toujours mes vieilles converses. J'en ai de nouvelles, après 4 ans, des converses neuves, différentes. Mais tu les verras malheureusement peut-être jamais.
Le go c'est devenu un gros point d'interrogation dans ma vie. Je pense que tu serais triste d'apprendre que j'ai arrêté, alors je continue, mais au delà des rares moments où je me prends à vouloir m'évader; j'ai du mal à trouver une raison de jouer. J’espère que tu l'apprendras jamais.
Même si tout semble avoir changé, ce qui reste immuable c'est mes sentiments pour toi. Pourquoi au milieu de tout ça, je t'aime toujours autant? Je sais que je m'enferme, je sais que c'est une spirale; mais je me vois pas faire autrement. Je t'aime Emma, ça changera jamais. J’espère que tu le sais.
La nuit je sors et je lève la tête pour voir si les étoiles me répondent. Et si il n'y en a pas, alors je me défoule sur la lune.
J'étouffe Emma. Dans cette vie sans toi j'étouffe. Je m'étouffe avec toute cette haine que je redirige sur moi. J'étouffe d'être bloqué dans un statut quo identique à avant, alors que tu es partie. J'étouffe de devoir vivre une existence quotidienne qui m'indiffère. J'étouffe de l'amertume quand je pense aux vacances à venir où je n'irai pas à l'île d'Yeu avec toi. J'étouffe de savoir que même en ayant fait des erreurs, j'ai tout donné pour faire ton bonheur, je t'ai consacré toute ma vie; et que ça tu ne le sais même pas.
J'étouffe de me réveiller le matin.
Je vais vivre, je vais vivre parce que je ne vois pas d'autre solution; mais j'ai peu d'espoir quand à la possibilité que je trouve quelque chose qui s'apparente à un but. Mais je t'aime Emma, et chaque jour, ton absence me ronge de l'intérieur. Ça n'ira pas mieux avec le temps. J'ai l'impression que ça empire.
Et je sais que j'ai une capacité d'autodestruction suffisante pour que ça continue.
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