Monday, March 3, 2014

Backdoor

Cette nuit, j'ai rêvé de toi. J'ai rêvé de toi, de ta présence; que tu étais encore là, pour quelques heures, quelques minutes. Je me suis réveillé et j'y croyais encore. J'y ai cru pendant quelques secondes. Je suppose que c'est la façon dont mon cerveau choisit d'une part de mettre fin à une semaine difficile de la façon la plus radicale. C'est surement aussi mon inconscient qui me rappelle que ça va faire un an que tu es partie. Un an, c'est long un an mine de rien. Plus long qu'on pourrait l'imaginer. Deux fois 6 mois, deux périodes aux antipodes l'une de l'autre. En un an, j'ai eu les pires moments de ma vie, et d'autres qui peuvent compter parmi les tout meilleurs. Mais j'ai encore mal au ventre quand je pense à toi après ce genre d'aventures nocturnes. J'ai encore mal au cœur.
Beaucoup de l'espace que tu y as détruit a été, à défaut de pouvoir être réparé, remplacé par une structure nouvelle. Mais au cœur du cœur, il reste et restera toujours cette matière sombre qui s'est accumulée. Elle est plus condensée, mais il y en a autant. Une cicatrice qui fait toujours aussi mal à la penser. La seule et unique chose qui a gardé un statut quo parfait. Je t'ai aimé, et je peux pas l'oublier; aussi dur que je puisse essayer.
Oui, j'aimerais l'oublier aujourd'hui.
J'aimerais juste t'oublier.
Mais pourquoi devenir plus fort si c'est pour tourner en rond au final, si c'est pour ne pas être capable de toucher aux fondements du problème?
Il faut peut-être encore laisser du temps au temps de temps en temps, autant que le temps en attend.

Merci pour rien.

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Ce soir avant d'aller me coucher, j'ai regardé mon reflet dans le miroir. Et là j'ai vu.
Ca va faire un an que tout a changé, un an dans 10 jours. C'est un anniversaire que je redoute un peu. Car en regardant en face de moi, je me suis souvenu, souvenu qu'un an, c'était pas la moitié du temps que tu avais passé ici, dans ma vie. Cette pensée est la seule, l'unique, que je n'arrive toujours pas à vaincre après tout ce temps. C'est la seule qui parvient à me tirer encore vers le bas, à me replonger momentanément, pendant quelques secondes, dans un univers où il n'y a plus rien. Plus d'espoir, plus d'avenir, plus de courage, plus de force. Plus rien.
J'ai connu cette défaite, et je serais bien stupide de penser pouvoir l'oublier tant que je tiens debout.
Un an c'est pas énorme sans que tu sois là. J'ai pas encore bien tout compris. J'ai presque bien tout changé.
J'ai commencé à trouver l'antidote, après des mois et des mois de recherche plus ou moins conscientes. J'ai les ingrédients, j'ai pas la formule; mais j'ai trouvé de quoi vivre de nouveau.
Comment je suis sensé gérer les souvenirs cependant? Comment je m'occupe du passé? Comment je pense les plaies impensables?
Dans ce que j'ai crée moi-même, il reste des zones d'ombre où je ne peux pas pénétrer. Nous c'était plus grand que moi, et ce que j'ai élaboré pour soutenir l'effondrement est au moins aussi grand qu'on l'était. J'ai pas le pouvoir de maîtriser ce que j'ai façonné pour survivre et essayer de vivre à nouveau.

Ce soir avant d'aller me coucher, j'ai regardé mon reflet dans le miroir. Et là j'ai vu.
J'ai vu que je ne me reconnaissais plus.

http://www.youtube.com/watch?v=1yw1Tgj9-VU

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