Saturday, February 22, 2014

Manzana

J'ai un peu bu. En fait, pas assez pour dire que j'ai bu.

La nouvelle de la semaine fut la victoire. L'acceptation de Ricky à Tamkang, qui est venue s'ajouter à mon admission à Toronto; cette réussite couronnée de la validation de notre semestre. Personne n'y aurait jamais cru, on partait de loin, trop loin surement, pour arriver à atteindre les objectifs qu'on s'étaient fixés. The biggest underdogs of them all. Et bien on l'a fait, à coups de déceptions, à coups d'espoir, on a fait ce qui semblait, même pour nous à un moment, impossible.
J'ai l'impression de connaître ce schéma.

Il y a de la chance impliquée dans le processus. Pas beaucoup, mais un peu. Il y a surtout  de la volonté, de la confiance, de l'amitié. Beaucoup d'amitié. Le travail, c'est important. Avec du travail on arrive à atteindre les objectifs fixés.
Mais il y a d'autres routes, et on l'a prouvé.

Aujourd'hui j'y crois. J'y crois que devant il y aura de grandes choses. J'ai la rage, rage de vaincre. J'ai le rêve, rêve de m'en sortir, rêve de réussir, rêve de monter toujours plus haut.
Et la victoire est due au fait que j'ai réécrit la définition du mot rêve.
Je suis bien dans ma peau, je suis bien dans ma vie; j'ai pas peur du futur.

Et pourtant.

Et pourtant t'es toujours un poids invisible. Que je porte, toujours, dans toute réussite. C'est bizarre d'enchaîner les victoires quand on n'a connu que les défaites à répétition. C'est agréable, même si dans mon cas on a assez de méfiance pour ne pas tomber dans le piège de la facilité
Et retomber dans l'échec.
Mais même comme ça j'ai ce fardeau, ce fardeau de ton existence auprès de moi. Le boulet du sens que ton passage dans ma vie a eu. Un sens d'évidence que je n'arrive pas à retrouver.
Il manque quelque chose Emma, il manque un truc. J'en suis enfin là où je mourrais d'envie d'être. Mais je sens ce vide. Ce même vide que TU as laissé. Sauf qu'à la place d'un cratère immense qui s'étend à perte de vue, maintenant, je vois ce que c'est.
Ce vide, c'est juste du vide.
Y'a rien, et donc y'a rien qui puisse le remplir. Et j'ai du mal à accepter l'idée de devoir vivre indéfiniment avec ça.

Parfois je me perds à penser pouvoir être bien avec quelqu'un, m'imaginer avec une meuf. Et quand j'essaye de mettre un visage sur mes pensées, y'a que le tien; y'a que le tien qui revient et me réveille.
C'est une malédiction que tu as laissée, et qui fait en sorte que je ne puisse atteindre le potentiel de bonheur maximum hypothétique auquel j'ai droit. C'est un plafond qui s'est mis en place et qui m'empêche de regarder le ciel directement, qui bloque le face à face avec les étoiles.
Alors je ne cesse de repousser ce plafond, sans arrêt.
En espérant un jour le faire sauter.

J'ai pas la prétention d'être enfin débarrassé de toi.
Mais ton numéro n'est enfin plus premier dans le classement de mon répertoire.
Et pour ce soir on dira que

C'est déjà ça.

http://www.youtube.com/watch?v=lM-2iXr4dbw


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