Je ne sais plus vraiment faire ça.
Je sais très bien à quel point une seule erreur, un seul petit problème pris dans les rouages peut tout détruire. Comment la fin peut s'inviter trop tôt pour qui ne veut pas d'elle. Pour l'amour, pour la vie. Et aussi fort que l'on soit, avec autant de prescience que l'on puisse approcher les choses; avec toute l'imagination qu'on peut remuer, on ne se prépare jamais à une perte. Et c'est stupide de prévoir un départ, car c'est déjà trop accepter la défaite de la vie avant même que celle-ci n'ait eu le temps de se battre jusqu'au bout. C'est de la lâcheté, d'abandonner l'espoir que même si on ne pourra jamais gagner, on peut continuer à se battre pour la vie. Pas ce qu'elle représente, pas ce qu'elle offre; simplement l'idée même de vivre, d'être là, de rester.
Se battre pour se battre, parce qu'en soi ça me suffit.
Les choses, parfois, ne peuvent aller mieux. Inéluctablement, toute chose finit par s'étouffer sur elle-même, par finir de consumer le capital lui ayant été accordant. La décadence, la chute, brutale ou progressive; l'impuissance associée à ce processus, la peur, le désespoir; tout cela est naturel. Mais encore une fois, est-ce une raison pour regarder et baisser les bras? Pas pour moi.
J'ai abandonné une fois.
Je ne le referai pas.
Au final, le résultat n'est pas différent. Se battre à s'en briser la mâchoire ou laisser le temps faire son oeuvre; lutter dans la douleur ou sombrer dans la souffrance, le résultat est d'un identique insultant; qui illumine l'inutilité objective de même simplement essayer de vivre. Mais subjectivement ça a un sens, j'en suis persuadé. Je ne saurais l'exprimer avec des mots, le transmettre avec des idées, le traduire avec des concepts; mais je le sais. Comme poussé par quelque chose de plus fort, même quand on sait ce qu'il y a au bout, la vie qui demande de reprendre son souffle, qui cherche a prospérer de nouveau; de s'accrocher à ce qu'elle a définit comme vital et qui se substituent à l'essentiel
Des rêves et des personnes qui peuvent, un temps, remplacer le cœur et vaincre la mort, vaincre la fin; qui offrent un sursis. Sursis durant lequel chaque être humain peut, ayant conscience ou inconscience du mur ultime qui se dresse devant lui; utilise pour la même raison, quel qu'il soit
Créer des souvenirs.
La vie sert à ça, rien d'autre. Créer des souvenirs, souvenirs sur lesquels on espère pouvoir sourire au dernier moment, et qu'on espère laisser derrière à ceux qui ont chéri cette vie afin de leur donner leur force à leur tour d'affronter une existence, une abomination de base que l'on justifie par le bonheur; bonheur nourri par ces images, ces sons, ces odeurs, ces goûts, ces sensations, ces sentiments.
Ces putains de rêves.
Alors oui, chaque chose, chaque être finira par partir pour autre chose, un rien ou plus. Mais cette fin doit être repoussée à coups de rêves, à coup de je t'aime, à coup de regards , de rires.
Et j'ai l'intuition que c'est possible. Et de mes mains, ça a peut-être un peu plus de sens comme notion, l'intuition.
Je sais que les gens que j'aime se battront; et je sais que je serai fier si jamais le combat est fini à un moment.
Et au travers de la tristesse, du désespoir, de la mort qui m'habitera
Je sais que je m'en sortirai et que j'aiderai les autres à faire de même
A coups de rires et de souvenirs.
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