Saturday, October 12, 2013

Well, somebody told me

J'ai pas du tout l'habitude de passer des weekends tout seul à Lyon, à l'appart, sans rien de prévu. Ça faisait un bail que je m'étais pas posé là dans mon lit, à regarder les heures défiler sans me soucier de quoi que ce soit. En fait, est-ce que ça m'est déjà arrivé?
J'crois pas.

J'ai l'habitude, bonne ou mauvaise, de faire un peu trop souvent des bilans. Ça a commencé par tous les mois, puis toutes les semaines; puis plusieurs fois par semaines.
C'est presque tous les jours maintenant.
On ne m'avait pas menti, la courbe a une allure exponentielle. Quand ça va mieux, ça va vite, et beaucoup mieux. Les progrès sont traçables au jour le jour, alors qu'il fallait des semaines pour que j'arrive à mettre un pied devant l'autre avant.

Ça va faire 7 mois demain.

Je crois que c'est le temps qu'il m'aura fallu avant d'être rétabli. Pas complètement, j'y arriverai jamais; et j'essaye pas. J'aime à penser que me souvenir de tout ce processus pourra s'avérer utile, voir essentiel un jour.
Même si un jour ça veut souvent dire jamais.
J'ai achevé tout ce qui restait à l'agonie, j'ai bâti de nouveau avec ce que j'avais sous la main, avec l'aide des personnes qui étaient là; et je suis aujourd'hui arrivé au point de pouvoir fournir de moi-même de nouvelles choses à une vie qui est vraiment pas mal au final.
De mon point de vue, je m'en suis déjà sorti là, sans que j'ai vraiment idée de comment j'ai fait. Inconsciemment j'ai du canaliser toute la violence de la chose au début et sur les différentes chutes qui ont eu lieues, pour me relever plus vite ensuite. Si c'est le cas, alors félicitations moi; t'as été bon. Mais j'en doute un peu.
Je pense surtout que j'ai eu tendance à reprogrammer mon esprit, ou du moins l'approche temporelle que ce dernier applique aux différentes choses. Tu es partie il y a 7 mois, 7 mois presque ce qui séparait nos vacances de mon départ en Chine. C'était passé vite, ces 7 mois là.
Les derniers 7 mois, j'ai l'impression qu'ils représentent 10 ans. Il y a même des souvenirs plus anciens que toi qui me paraissent plus récents. 

Je suis tout de même encore vulnérable aux attaques externes. Il y a quelques jours en fouillant mon placard pour retrouver mon manuel de coréen, j'ai retrouvé un billet de train pour Besançon.
Tu vois, ça, par exemple, j'aime pas.

Corentin s'est mis au basket.
Ça non plus, pour le coup, j'aime pas.

J'ai tendance à ressentir de plus en plus de mépris pour ce qu'on a vécu et perdre une grande part de respect envers ce qu'on a partagé.
C'est surement ce que j'aime le moins.

Je ne sais pas si c'est une étape classique; ou une étape tout court. Je ne sais pas si je suis au bout de cette phase d'adaptation ou si j'ai simplement contourné le problème de façon partielle; toujours est-il que j'en sors avec des évolutions. Et certaines régressions.

Mais tu me manques quand même de temps en temps.

Quand le soir je suis là couché et que je n'ai pas de message.
Quand le matin, je me réveille sans coup de téléphone.
Quand le weekend, je ne suis pas fatigué de me lever pour prendre le train.
Quand les vacances, je ne suis pas tout excité de te voir.
Quand parfois je ne suis pas triste parce qu'on se serait engueulés, aussi.

Quand tu ne me dis plus je t'aime, surtout.


Ça veut dire un peu tout le temps, en fait.



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