J'ai beaucoup plus de temps libre cette année. Les moments de la journée qui m'inquiétaient le plus avant, ceux qui m'angoissaient, j'essaye de les remplir de façon utile et efficace. Déjà pour pas penser à toi, et dans l'ensemble, c'est plutôt réussi. Après il y a toujours certains ratés, et ces moments où j'échoue à remplir la plage horaire pour oublier donnent en général un message nouveau ici.
Mais au moins la majorité du temps ça me laisse la possibilité de travailler. Pour moi, pour les autres aussi, ça a laissé beaucoup de trous dans ma journée, j'ai la place. Pour combler le manque matériel je pense que j'ai trouvé les méthodes appropriées.
Mais le manque affectif?
Ce n'est pas normal. Ça fera 8 mois bientôt, ce n'est pas normal que, déjà, je sois encore en train de compter. Ce n'est pas normal de ne pas avoir eu une seule journée sans penser à toi durant ce laps de temps. Ce n'est pas normal de ne pas arriver à avoir le contrôle total sur ma vie et de laisser ton absence dicter mes choix et mes envies.
Ce n'est pas normal que tu sois toujours autant là maintenant que tu es partie.
Je ne sais pas si ça correspond à une mutilation psychologique, du masochisme mental, ou toute autre forme de frein mis en place inconsciemment dans l'espoir de te retrouver. On se reverra pas de toute façon, pourquoi je ferais ça?
J'accorde peut-être encore trop d'importance à ce qu'on a vécu. Je veux dire, pourquoi je dois encore te regretter tous les jours, pourquoi tu dois me manquer matin midi soir, alors que toi tu sais peut-être même plus à quoi je ressemble?
Il y a des choses qui ne sont pas rationnelles. J'ai trop plongé pour le laisser de côté. C'est surement ça qui nous différencie aujourd'hui. Et c'est aussi la base de notre présumée divergence.
Tu m'as toujours répété que tu étais pas comme les autres. Déjà première chose, c'est pas à toi d'en juger, c'est à moi. Ensuite, tu as raison tu es pas comme les autres. Tu l'as jamais été. Mis à part les trente dernières minutes.
Une demi-heure c'est rien sur les 2 ans et 7 mois. Pourtant aujourd'hui c'est celle dont je me souviens le plus. Et ça tend malheureusement à flouter l'image de qui tu étais réellement quand on se connaissait. Perpétuellement, je fais face à l'évaluation contradictoire de l'empreinte que tu as laissée sur ma vie, à l'image de qui tu étais.
Tu étais qui alors, la fille géniale qui m'a tout donné? Ou celle qui s'est menti à elle-même, ce qui a eu pour conséquence que ce soit moi qui m'en prenne plein la gueule?
T'as changé dans l'entre-temps tu sais.
Mais j'ai quand même tendance à vouloir garder la première image, même si ça implique des sacrifices de ma part. Déjà, ça veut dire que je te regrette. Et aussi que je regrette plein de choses, trop de choses. Tous les jours j'en ai de nouvelles qui "pop" dans ma tête et viennent s'ajouter en bas de la déjà bien trop longue liste.
Bon bah tant pis.
J'ai rien pour me racheter, et même si je pouvais, y'aurait trop de boulot.
T'es plus là, et tous les jours je suis obligé de me remettre dans la tête qu'il faut que je fasse avec.
Mais c'est désagréable ce sentiment que même si je pense faire mes choix, prendre mes décisions, en coulisse tout est dicté par ce que tu as laissé. Je fais pas ce que tu aurais voulu que je fasse. Je suis pas devenu le garçon que tu aurais souhaité je pense. J'ai pas continué dans une direction que tu aurais sans doute apprécié que je prenne.
Je m'en bat un peu les couilles pour être vulgaire.
Mais ce qui est inscrit en moi me pousse malgré moi sur un chemin et j'ai pas vraiment l'impression, dans le fond; d'avoir mon mot à dire.
Mais c'est pas la première fois, hein?
http://www.youtube.com/watch?v=l1CTbE3u0PQ
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