C'est marrant comme certains mots dans une langue ne peuvent pas se traduire dans une autre. Comme un assemblage de lettres, de signes, de sigles permettent de transmettre une idée unique qu'aucun autre langage n'arrive à délivrer. Ça oblige à jongler avec des formalismes différents, à adapter son raisonnement à chaque changement de langue, à bousculer les habitudes intellectuelles.
What about: "I'm losing my composure" ?
C'est vrai, j'ai peut-être surestimé la largeur de mes épaules. J'essaye de soutenir les gens autour, parce que j'en suis capable. Mais je peux difficilement tirer les autres vers le haut sans me tirer un peu vers le bas. J'affectionne ce rôle, parce que si quelqu'un doit le prendre alors je suis heureux de le faire; je suis content de prendre les petites responsabilités. Ce sera une victoire pour moi si on réussit tous ensemble.
Mais je galère putain.
Je galère parce que ça fait 8 mois que mon moral c'est les montagnes russes.
Ça monte, très haut; pour mieux replonger très bas. Ce qui m'embête moi, et qui ferait le bonheur des fous d’adrénaline
C'est que ça met bien plus de temps à descendre qu'à remonter.
Il y a du progrès, c'est certain. J'ai tout fait pour qu'il y en ait. J'ai pas réussi à "juste" aller bien; alors j'ai adapté mon moral aux changements. Ça marche bien je pense, parce que ça descend beaucoup moins bas
Et ça monte bien plus haut.
Mais dans le wagon, la place à coté de moi aujourd'hui
Elle est vide
J'ai pas la prétention de penser que ça pourrait mieux fonctionner aujourd'hui. J'ai pas même de projet impliquant ton retour. Enfin, j'en ai. J'en avais. J'ai pas réussi à les détruire. Ils sont cachés là, sous clef, dans une boite. Elle sera jamais rouverte, mais c'est comme ta vieille peluche préférée quand t'es gamin t'as vu. Tu y penses plus, tu t'en sers plus, mais t'arrives pas à la jeter.
Une peluche ça fait pas mal pourtant.
Mes projets sont plus grands que toi; et pourtant, bordel que t'es grande. T'as ptetre encore grandi. Mais rien me ferait abandonner ce que je viens de construire, personne pourrait. J'ai pas perdu ma folie de partir vers l'inconnu.
Mais j'ai perdu la folie de partir vers l'inconnu avec quelqu'un d'autre.
Et si tu m'avais écouté au début? Si t'étais partie, au bout de cette semaine, et que nous ça n'avait rien été d'autre qu'une pauvre histoire de vacances, comme toutes les autres? Si tu avais pas réussi à me faire vouloir ce que tu voulais, que j'ai voulu même après que tu ne le veuilles plus; comment elle serait, ma vie?
J'ai pas l'impression d'avoir gaspillé des années. Mais je les ai effacées.
Tu me manques Emma.
J'ai beau tourner ça dans tous les sens, j'y reviens. Tous les jours j'apprends à faire avec un peu mieux, tous les jours je retrouve des choses que je pensais ne plus ressentir, tous les jours je crois un peu plus à ce qu'il y a devant. J'arrive pas à remettre du Anberlin sur mon ipod, mais je peux en écouter de temps en temps; comme du Yellowcard. J'ai même commencé à suivre la NBA, moi qui pensais ne plus jamais rien avoir à faire avec le basket.
Jpeux pas regarder tes photos sans ruiner ma journée.
Donc j'essaye de pas le faire.
Je suis pas au bout, et je sais pas ce que ça peut même signifier. Je pensais que ça ferait moins mal avec le temps, c'est ce qu'on dit après ce genre de choses.
C'est pas vrai.
Ça fait mal pareil.
T'es juste habitué à vivre avec et à apprivoiser ça pour construire.
C'est pas une chance, c'est un fardeau. La chance que j'aie de t'avoir connu, ça a fait de notre histoire un boulet que je traîne à mon pied et que je cache, tant bien que mal.
Jusqu'à ce que je sois chez moi.
Et ça restera une enclume tant que je serai amoureux de toi.
Et ça, ça va s'arrêter quand hein? Quand est-ce que je pourrai m'accorder le luxe de ne plus penser que tu es la seule? Quand est-ce que j'arriverai à me mentir et dire que tu étais une belle histoire?
T'étais pas une belle histoire Emma.
T'étais mon histoire.
T'es plus rien aujourd'hui. T'as raccroché et c'était fini. J'ai passé des semaines à prendre ta défense alors que j'étais au fond du trou. Aujourd'hui, dans ma vie, dans l'environnement, dans les relations que j'aies; t'apparais plus. T'existes plus dans ma vie. T'es plus rien dans ma vie d'après la vie.
Alors pourquoi t'es encore tout pour moi?
Je me dégoûte d'être aussi dépendant de toi, encore aujourd'hui. De devoir vivre avec la façon dont t'es partie, la manière dont je me suis occupé de toi, les choses laissées derrière et l'absence de signes pointant devant. J'ai du me débrouiller sans toi durant les 8 derniers mois, et 8 mois
C'est bien plus long pour moi que ça l'a surement été pour toi.
Alors j'empile, dans ma tête j'accumule les bombes, dans mon cœur je stocke la rancœur, dans mon existence j'intègre l'évidence.
Je suis heureux, ça signifie pas que c'est plus facile qu'avant.
Rex et pas vont bien