J'ai toujours l'impression de repartir avant d'être arrivé.
C'est bien en dessous d'average dans ces cas là.
On était assis sur le lit, le chat faisait n'importe quoi. Un peu comme nous. Tu étais là à coté de moi; et j'ai pas forcément trouvé les mots pour te dire les choses. Tu fumais, on parlait. On parlait de combien c'était surprenant qu'on ait tous réussi à, comme par miracle, traverser les années. On s'était dit quelques dizaines de minutes avant à quel point la notion de satisfaction était une chose incompatible avec qui nous sommes; combien ça ne nous plaisait pas. Mais il y a une chose dont je suis fier dans ma vie, et vraiment.
C'est d'avoir réussi à vous garder toutes ces années.
Et ça fait 7 ans que j'en suis fier.
J'ai pas forcément trouvé le moment, pas trouvé les bonnes syllabes; mais j'étais là avec toi. T'étais pas tout seul dans cette chambre hier soir, je sais que tu t'en es rendu compte. Et quand tu retourneras t'y asseoir tout seul, j'ai la certitude que tu t'en souviendras. Comme tu te souviens de toutes les phrases cultes auxquelles on s'est attachés, comme tu te souviens des heures passées sur msn à discuter, comme tu te souviens de ta défaite contre Michaël ou de ta première victoire contre moi. Comme tu te souviens de notre premier ciné, de Fan qui t'engueule. Comme tu te souviens de nos nuits dans la chambre de bonne. Et comme tu te souviens de la bataille de boules de neige.
J'ai toujours été loin, c'est vrai. Mais j'ai toujours été là. J'ai toujours fait de mon mieux pour le faire sentir; avec du mal, pour la simple raison que longtemps je n'avais pas les épaules pour aider les autres à porter leur poids. Mais j'ai toujours été à tes côtés, même quand tu pensais être seul. J'ai toujours été inquiet quand tu n'allais pas, j'ai toujours essayé d'être intelligent dans la façon de me situer. Toujours.
Je sais ce que c'est, d'être au fond du trou. Peut-être plus, peut-être moins; sur l'intensité, sur la durée, sur la définition même de la notion de mal. Mais j'ai deux choses pour moi.
Je l'ai vécu.
Et je te connais.
Je ne suis pas l'exemple parfait de l'ami formidable. J'ai mes défauts, importants, gênants; mais contrairement à d'autres, je donnerais tout pour mes amis. Je te laisserai pas mec.
Que je sois à 10 ou 10 000 kilomètres, je serai toujours aussi proche de toi.
Je ne sais pas combien ce sera long, je ne sais pas combien ce sera dur; je n'ai aucune idée de comment tu réagis intérieurement à tout ça. Mais la chose qui ne changera pas, c'est que jusqu'au bout, et encore après
pour ce que ça vaut
Je serai à tes côtés
Et je sais que juste comme ça, tout ira bien, tout finira par aller
On gère.
Could you catch my breath dude? Could you see the stars and my dreams, shining just as much as before; if not even more today?
I know you did.
I know you're proud of me; but what you don't know is that it's nothing compared to how much I'm proud of you
Because these stars
They're the mere reflection of your eyes in mine.
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Vous partez 6 mois, ce n'est pas très long. Mais c'est quand même long pour moi. Vous ne partez pas loin, pour ne partez pas vraiment. Mais vous allez me manquer quand même, autant que Nat, autant que Laura, que Thomas, qu'Eric, qu'Ancelin, que Jéjé, qu'Aldo ou que Sara.
Je ne serai jamais assez reconnaissant pour le rôle que vous avez eu dans ma réhabilitation, pour l'importance capitale de ce que vous avez fait pour arrêter la chute. Je vous dois beaucoup, et aujourd'hui encore plus; pour avoir contribué à me donner envie de m'attacher à la vie. Je n'ai pas le bon moyen pour vous remercier; mais j'essaye. C'est maladroit, surement, à chaque fois; c'est jamais clair, même pour moi; mais j'essaye. Parce que ça compte pour moi.
Parce que vous comptez tous pour moi.
Beaucoup plus que je ne le dis.
Et bien plus que vous ne le pensez.
J'éspère que vous passerez un super séjour
Et ne vous inquiétez pas
The kids are going to be alright
All of them
I swear
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Je fais de mon mieux.
J'ai atteint la fin de ma remise sur pieds en avance de ce que j'avais prévu. J'ai quelques semaines d'avance sur ce que j'avais imaginé.
J'ai fait le bilan de tout ce que j'avais perdu.
J'ai rien gagné en échange.
Ce que j'ai gagné, je l'ai obtenu par moi-même; parce que j'ai eu aucune compensation à tout ça.
Je suis pas fier de toi.
J'ai mal par moment, mais ces moments sont pas très souvent. Tu me manques, essentiellement quand j'ai des souvenirs; somme toute assez rarement. Je pense à toi, beaucoup; mais c'est déjà mieux qu'essentiellement. Il arrive que dans certaines situations, je m'endorme sans penser à toi. Un ou deux jours dans le mois. En général, ce sont mes meilleures nuits. Je m'en contente.
Le truc le plus gênant c'est le trou béant. Pas celui que tu as laissé dans ma vie, celui qui est creusé au fond.
Il y a des moments, pas si rarement, où j'aimerais être avec quelqu'un, juste pour un petit moment, un instant pour m'évader, oublier; une micro-histoire qui me ferait changer temporairement de trajectoire. Ça j'aimerais oui. Mais j'y arrive pas encore. Alors je mène ma vie en m'adaptant aux contraintes. Mais pas indéfiniment.
Parce que je sais que je trouverai le moyen de faire sauter les barrières que tu m'as faites poser. Aujourd'hui j'en suis capable.
Ce n'est pas encore fait, mais comme je l'ai dit
Je fais de mon mieux.
Et donc ça devrait aller.