J'ai une tendance maladive à reporter la faute sur toi.
J'ai l'impression d'avoir fait les choses à reculons. J'ai commencé par te pardonner, à considérer que tu étais un bon souvenir, avant de remettre en cause le positif; pour finalement rejeter toute la faute sur toi. J'ai effectué le moon walk de la rupture quelque part. Le fait est que désormais, j'ai pris l'habitude de balancer la faute sur toi pour chaque truc qui foire dans ma vie. Je suis devenu un expert pour trouver des motifs et t'approprier ce qui ne va pas; pour te pointer du doigt à chaque couille. Je suis très bon pour ça.
Dans le fond j'y crois pas moi-même, mais j'ai l'impression d'avoir fait ma peine. J'ai pas envie de souffrir encore pour les mêmes choses, alors je change de responsable. Et puis c'est facile: t'es plus là. Si je veux, je peux bien dire que c'est de ta faute le réchauffement climatique; personne est là pour me dire le contraire. On n'osera pas Emma. Les qui t'ont connus ont peur de toi, on peur de ce que tu représentes pour moi, de l'impact que tu pourrais avoir si tu réapparaissais. Personne n'aurait le courage de contredire même la chose la plus absurde que je pourrais inventer à ton sujet dans cette maison. Alors je m'accorde un droit de mensonge. Je mens beaucoup pour panser les blessures, donner l'illusion que tu étais juste une erreur et que je suis tellement mieux sans toi. C'est bizarre, mais personne n'osera questionner quoi que ce soit; il s'agit de toi. J'ai acquis une étrange liberté totale lorsque tu apparais dans l'équation. Ce que je peux dire, faire, penser; rien ne s'y opposera.
Il n'y a que moi pour savoir que ce sont des conneries.
J'apprécie pas que tu aies menti. Honnêtement je vois ça comme un crachat sur ce qu'on a vécu. C'était précieux pour moi. Pour toi, je m'en fous. La façon dont les choses ont été reprogrammées ici ne sont pas à ton avantage. Je voulais obtenir une réalité où je t’idolâtrerais, t'aimerais, pleine de compréhension et d'espoir. A la place s'est façonné une autre vérité, mon mensonge; dans lequel tu es responsable, car moi j'ai payé ma dette après tout ce temps alors que toi non. Une vie où tu représentes un ennemi.
Comment j'en suis venu à te considérer comme une ennemie?
Bah, j'en sais rien, t'avais qu'à faire les choses mieux.
C'est de ta faute ça de toute façon.
Facile, t'as vu?
Cette façon de vivre, de voir les choses est certainement temporaire. Etat transitionnel avant de revenir vers quelque chose de plus logique, objectif, conciliant envers la réalité des choses et le passé. Ma mentalité actuelle ne correspond pas à ce que j'ai vécu quand tu étais là. Il y a des fautes de logique évidentes qui m’empêchent de faire le lien et font que je ne peux pas penser à notre relation.
C'est peut-être l'ultime technique d'illusion mise en place par mon cortex cérébral
Altérer la réalité même des choses et bloquer son accès.
Je ne sais pas combien de temps cet état durera, mais tant que c'est le cas; si un jour la folie te prend de m'approcher, abstiens toi
Parce que comme tu as craché sur nous
Moi j'hésiterais pas à cracher sur toi.
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment