Parfois, je souhaiterais que tu me voies aujourd'hui. J'ai des amis autour, des gens que je peux soutenir, des projets réalistes. Des projets réalisables. Je pense moins, j'agis plus. Et ça fonctionne. Bien.
J'ai grandi, ce fut long, ce fut difficile. C'est un peu comme mon appareil dentaire. Je suis content du résultat mais si c'était à refaire, je ne signerais surement pas. Je pense que j'ai fait ce qu'il fallait. C'est un peu stupide, parce que j'ai forcément fait ce qu'il fallait pour être qui je suis aujourd'hui. Sinon je serais quelqu'un d'autre.
Il y a toujours des choses que je fais mal.
J'ai encore plus de mal qu'avant à tenir mes engagements.
Résultat je fais beaucoup moins de promesses.
Je pense souvent au pire.
Plus pour le commettre, pour essayer de m'y préparer si au lieu de le subir, j'y suis confronté.
Je suis toujours aussi dur envers moi-même, peut-être un peu plus qu'avant.
Mais je compense en ayant confiance.
En moi, en ma capacité de faire et de réaliser, de me relever et de rebondir, de gérer et de m'adapter.
J'ai trouvé des solutions pour chacune des choses avec lesquelles tu m'as laissé derrière.
Excepté le mode d'emploi pour mon plus gros problème.
Toi, Emma.
Alors j'ai cherché, j'ai passé des dizaines, des centaines d'heures à chercher un remède, le moindre signe qui pourrait me mener à la solution. J'avais la volonté, je l'ai toujours eue; il me manquait simplement l'essentiel.
L'intitulé du problème.
Tout ce temps, c'était pas toi le cancer Emma, c'était la personne que tu étais.
Et la personne que tu étais, tout comme la personne que j'étais; elle a disparu depuis longtemps.
Mais il m'aura fallu des mois pour le réaliser.
J'ai espéré le retour, j'ai cherché à oublier, me souvenir; j'ai aimé une personne qui n'existe plus.
Et je pense que je l'ai toujours su.
Mais aujourd'hui
Je suis prêt à l'admettre.
Je t'aime, et ce n'est pas normal; normal au sens intrinsèque même de qui je suis; la normalité définie par moi et pour moi. En réalité, j'aime un souvenir. Pas celui de notre histoire, mais celui de qui tu étais, et que tu ne seras plus.
Ça ne change rien, tu as ruiné ma notion de confiance, tu as laissé un cratère trop grand pour qu'il se referme jamais entièrement. J'ai perdu bien des choses que je pourrai jamais récupérer.
Et aujourd'hui si je me repose la question, est-ce que ça valait le coup?
Non, pas avec la fille que j'aime.
Mais avec le présent, avec qui tu es aujourd'hui?
Alors oui, définitivement.
J'aurai jamais la chance de finir ce que tu as commencé en croyant terminer; parce que les au revoirs que j'aurais du pouvoir faire à la fille que j'aimais, j'aurais du les faire au moment où elle est partie.
Des mois avant ton départ.
Je suis amoureux depuis trop longtemps de quelqu'un qui n'existe plus, et c'est vrai; même si à une époque j'étais persuadé qu'il n'y avait pas de façon d'éteindre ça; même si je pensais que jamais je ne pourrais faire ce deuil là, aujourd'hui
J'y travaille.
http://www.youtube.com/watch?v=92XVwY54h5k
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